Notre tube digestif est une métropole qui bourdonne d’activité microbienne : un nombre renversant de microbes s’y affairent, 100 billions pour être précis. Imaginez un pré d’herbe luxuriante, où chaque brin représente un microbe florissant à ce moment même dans votre tube digestif.
À mesure que nos connaissances sur ces habitants microscopiques s’approfondissent, nous saisissons mieux l’ampleur de leur incidence sur notre corps et notre identité. Mais avant de plonger dans ce mystère, commençons par définir la nature de ces microbes. Il s’agit d’organismes unicellulaires, y compris des champignons et des bactéries, qui existent en symbiose* avec nous. Certains sont bénéfiques : ils contribuent à prévenir des maladies ou à renforcer le système immunitaire. D’autres constituent parfois une menace. Ils colonisent notre tube digestif et, en retour, nous fournissent de précieux services.
- Digestion : Le microbiome nous aide à décomposer des glucides complexes et des fibres alimentaires autrement indigestes, tout en facilitant le métabolisme de la bile dans l’intestin.
- Système immunitaire : Une majorité écrasante, 80 pour cent des cellules immunitaires du corps se trouvent dans le tube digestif. Les microbes bénéfiques jouent un rôle vital pour ce qui est d’entraîner le système immunitaire à distinguer les amis des ennemis.
- Système endocrinien : En interagissant avec les cellules endocrines, le microbiome intestinal influence la régulation de la faim, du métabolisme et de la glycémie.
- Système nerveux : Axe vital entre le cerveau et le tube digestif, le nerf vague transmet la sérotonine et d’autres messages qui modifient l’humeur générale.
Le lien entre l’intestin et le cerveau est un sujet d’étude incontournable pour les scientifiques. Structure importante reliant le cerveau à l’intestin, le nerf vague peut se concevoir comme une autoroute acheminant des signaux du tube digestif au cerveau et inversement. Fait étonnant, 80 pour cent des signaux parcourant le nerf partent de l’appareil digestif, agissant ainsi sur les fonctions cérébrales. Certains microbes, comme les acides gras à chaîne courte*, envoient des signaux positifs. D’autres, comme les toxines bactériennes, ont des effets indésirables.
Pour mieux comprendre dans quelle mesure le tube digestif influence le cerveau, une équipe de recherche a réalisé une expérience sur deux souris. Comme Katheen McAuliffe l’explique dans une fascinante conférence TED, l’équipe a élevé la première souris dans un environnement fermé et contrôlé (essentiellement une bulle stérile), tandis que l’autre souris s’est épanouie dans un environnement naturel normal. La souris élevée dans une bulle était timide, apprenait lentement, oubliait rapidement et préférait ce qui lui était familier. La souris sauvage était tout le contraire : elle démontrait une curiosité naturelle et un désir d’apprendre. L’équipe de recherche a ensuite introduit le microbiome de la souris sauvage dans l’autre souris, le germe d’un changement étonnant. Jusqu’alors timide, la souris élevée dans une bulle est devenue curieuse et désireuse d’apprendre, reflétant les traits de son parent sauvage. Les humains ne sont pas des souris, mais cette étude soulève des questions intrigantes sur l’incidence potentielle du microbiome sur la personnalité de chacun.
Des résultats de recherches prometteuses sur la stimulation du nerf vague chez des personnes atteintes de dépression résistante aux traitements* illustrent l’influence de l’influx nerveux sur les zones du cerveau qui régulent l’humeur. De plus, des études sur la sclérose latérale amyotrophique* (SLA) ont établi un lien entre la maladie et la présence de bactéries intestinales, tant bonnes que mauvaises. Des études chez des modèles animaux ont décelé deux bactéries qui accéléraient et ralentissaient l’évolution de la SLA. D’autres découvertes intéressantes ont également été faites sur la maladie de Parkinson*. Notre tube digestif contient la bactérie E. coli, qui produit parfois des protéines mal repliées provoquant elles-mêmes un mauvais repliement du nerf vague. Ce processus dégénératif est présent dans le cerveau des patients parkinsoniens.
Malgré ces percées captivantes, la recherche est encore loin de pouvoir tout expliquer concernant l’influence du microbiome sur le cerveau. Laissons la science continuer d’avancer et retenons cette notion essentielle. La santé intestinale est probablement plus importante que nous ne l’imaginions. Les diététistes agréés de l’application Mes Soins TELUS Santé peuvent vous aider à choisir les bons aliments pour un microbiome sain.
La recherche dans le domaine nous réservera d’autres surprises. Laissons-nous sur cette question intrigante : êtes-vous ce que vous êtes à cause de votre cerveau ou à cause de votre tube digestif?
*Disponible en anglais seulement
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