Comment soutenir un proche atteint de dépression

La dépression peut prendre plusieurs formes. Chaque situation est unique : l’expérience de la dépression peut varier grandement d’une personne à l’autre.

Une chose est sûre : malheureusement, il est fort probable qu’à un moment où à un autre, une personne de votre entourage soit touchée par la dépression. Un Canadien sur huit1 (en anglais seulement) sera atteint de dépression clinique à un moment donné dans sa vie. Il peut donc être utile de savoir comment aider une personne atteinte de dépression.

8 façons de soutenir une personne atteinte de dépression

Il peut être éprouvant de voir un être cher souffrir de dépression. La stigmatisation entoure souvent la maladie mentale et, parfois, on ne sait pas exactement quoi faire pour aider.

« On croit souvent à tort que la dépression s’en ira d’elle-même », explique la Dre Lephuong Ong, psychologue agréée à la clinique de santé mentale de la Clinique TELUS Santé de Vancouver. « En réalité, la dépression clinique ou majeure affecte l’esprit, le corps et l’humeur et peut sérieusement perturber la capacité d’une personne à fonctionner dans de nombreux aspects de sa vie. » 

Si vous connaissez une personne qui est aux prises avec la dépression, voici quelques idées qui pourraient vous être utiles :

1. Faites preuve de compassion

La première chose à faire, c’est de montrer à la personne qui vous est chère que vous vous souciez vraiment d’elle. Vous pourriez, par exemple, nouer une conversation. Bien qu’il soit parfois difficile de trouver les bons mots, sachez que, la plupart du temps, une oreille attentive est ce qui est le plus précieux pour une personne atteinte de dépression.

« Des clients m’ont souvent dit qu’ils souhaitaient que leurs amis et leur famille se contentent d’écouter et de faire preuve d’empathie, sans essayer de résoudre leurs problèmes ou de leur donner des conseils non sollicités », explique la Dre Ong. « Il est crucial d’être présent pour écouter sans juger et de s’abstenir de proposer des solutions faciles. »

La Dre Ong suggère de demander à votre proche quelle est la meilleure façon de le soutenir, car les besoins de soutien ont tendance à varier d’une personne à l’autre. Il n’existe pas d’approche universelle. « Essayez de choisir des paroles et d’adopter un comportement qui témoignent de votre acceptation et de votre soutien sans jugement », dit-elle.

Vous pouvez entamer la conversation en posant des questions comme :

  • « Veux-tu en parler? »
  • « Ça ne doit pas être facile. Comment vis-tu ça? »
  • « Qu’est-ce que je peux faire pour t’aider aujourd’hui? »
  • « Quelle est la meilleure façon de te soutenir? »
  • « Je tiens à toi, peu importe ce qui arrive. »

« Les personnes atteintes de dépression peuvent se sentir très seules et avoir l’impression que personne ne les comprend », dit la Dre Ong. En ouvrant la porte à la conversation, vous montrez à cette personne que vous vous souciez vraiment de son état de santé et que vous êtes là pour l’écouter.

2. Offrez de l’aide pour trouver du soutien

Pour une personne atteinte de dépression, il peut être difficile de savoir par où commencer lorsque vient le temps de chercher du soutien, mais il est important d’obtenir de l’aide le plus rapidement possible.

« Lorsque la dépression n’est pas traitée, elle peut également avoir une incidence sur la santé physique d’une personne », affirme la Dre Ong. « Plus la période sans thérapie est longue, plus les répercussions peuvent être graves. » Selon l’Organisation mondiale de la Santé, la dépression est l’une des principales causes d’incapacité dans le monde2.

Si votre ami ou membre de votre famille souhaite entreprendre une thérapie ou envisage la prise de médicaments, vous pouvez l’aider dans ses recherches pour trouver des services disponibles. Chercher des options de thérapie pour votre proche, l’aider à savoir quels seront les sujets à aborder lors de sa première séance : il existe bon nombre de choses que vous pouvez faire pour lui faciliter la vie et l’aider à trouver et à recevoir les soins dont il a besoin.

3. Organisez des rencontres pour socialiser, mais restez flexible

L’un des signes souvent associés à la dépression est le fait de se retirer des activités sociales. Votre proche n’a peut-être pas envie d’organiser des rassemblements, mais l’isolement prolongé peut rendre les symptômes de la dépression encore pires.

Organisez des activités plus libres, en gardant en tête qu’il est possible que l’envie ne soit plus au rendez-vous le moment venu. Rappelez à votre proche que votre emploi du temps est flexible et que vous comprenez qu’il n’ait pas envie de faire une activité s’il est dans une mauvaise passe, mais que vous irez le voir avec plaisir lorsqu’il se sentira prêt.

4. Faites vos propres recherches

En savoir plus sur la dépression, sur la façon dont cette maladie affecte une personne et sur la façon dont elle est traitée peut vous aider à mieux soutenir votre proche.

Il est important de comprendre la différence entre la dépression et le sentiment de tristesse lorsqu’on tente de soutenir une personne. Évitez de lui demander de tout vous expliquer. Malgré vos bonnes intentions, ces questions peuvent être épuisantes pour une personne aux prises avec la dépression.

« Essayez de vous renseigner sur la dépression avant d’engager une conversation », recommande la Dre Ong. « Faites des recherches sur les signes et les symptômes, sur la façon dont la dépression peut affecter le fonctionnement quotidien et sur les traitements possibles. Plus vous en saurez sur la dépression, plus vous serez en mesure d’offrir votre soutien. »

Il est important de faire ses propres recherches. Des livres comme This is Depression (en anglais seulement), écrit par la psychiatre et pédagogue Diane McIntosh, peuvent être un bon point de départ.

5. Offrez de l’aide pour des tâches quotidiennes précises

Pour une personne atteinte de dépression, faire l’épicerie ou le lavage peut paraître comme une tâche insurmontable.

La première étape, c’est de dire à quelqu’un que vous êtes là pour l’aider. Toutefois, la difficulté à prendre des décisions est parfois un signe de dépression. Au lieu de faire une proposition générale comme « Dis-moi si tu as besoin de quelque chose », vous pourriez offrir de l’aide pour une tâche bien précise.

Vous devez passer à l’épicerie? Appelez votre proche et demandez-lui s’il a besoin de quelque chose, ou s’il veut se joindre à vous. Ou encore, offrez-lui de venir à la maison pour l’aider avec les tâches ménagères, comme ranger une pièce précise ou s’occuper du jardin. En les faisant ensemble plutôt que seul, votre être cher pourrait trouver ces tâches plus faciles à gérer.

6. Ne vous mettez pas en tête de « sauver » votre proche

Lorsqu’une personne qui vous est chère souffre de dépression, il est naturel de vouloir l’aider et d’espérer qu’elle se sent mieux rapidement. Toutefois, la dépression est un problème de santé grave qui requiert des traitements professionnels. Bien que vous puissiez aider la personne en lui offrant de l’écoute et du soutien, n’oubliez pas que ce n’est pas à vous de régler la situation.

Vous n’essaieriez pas de « sauver » cette personne si elle était atteinte de cancer ou de diabète. De la même façon, ne vous mettez pas en tête de la guérir de la dépression par vous-même. Cela peut sembler décourageant, mais rappelez-vous que le fait d’être présent pour votre proche, même si vous ne pouvez pas faire disparaître la maladie, est une aide inestimable. Le fait d’être présent pour une personne et de prendre de ses nouvelles peut être beaucoup plus important et avoir des effets positifs bien plus grands qu’il n’y paraît pour cette personne.

7. N’ayez pas peur de parler de suicide

Vous pensez peut-être qu’il vaut mieux éviter d’aborder la question du suicide par crainte qu’une discussion à ce sujet augmente la probabilité que votre proche ne l’envisage. Le fait de reconnaître cet enjeu et d’aborder le sujet peut en réalité l’aider à s’ouvrir à vous, ce qu’il ne pensait pas pouvoir faire auparavant.

« Des recherches ont montré que le fait de reconnaître l’enjeu du suicide et de poser des questions à ce sujet peut en fait diminuer la détresse et les pensées suicidaires », explique la Dre Ong. « Même s’il peut être extrêmement difficile d’aborder la question du suicide, il est important de ne pas hésiter à évoquer le sujet si vous avez des inquiétudes. »

Il peut être utile de commencer la conversation en faisant savoir à votre proche que vous vous souciez de lui et qu’il n’est pas seul. En disant quelque chose comme « Je ne peux pas imaginer à quel point c’est douloureux pour toi, mais j’aimerais essayer de comprendre », vous lui faites savoir que, même si vous ne savez pas exactement ce qu’il ressent, vous pouvez avoir de l’empathie et être présent pour lui. De la même manière que pour parler de la dépression, démontrez-lui par vos paroles et votre comportement que vous ne portez pas de jugement et que vous l’acceptez. Il peut être intimidant de poser des questions précises à une personne, par exemple de lui demander si elle a déjà pensé au suicide ou si elle a déjà tenté de passer à l’acte, mais cela peut en fait faciliter l’établissement d’un lien émotionnel et d’une relation avec une personne qui se sent possiblement très seule.

Il est important de veiller à ce que votre proche dispose des bonnes sources de soutien émotionnel. Il peut être utile de l’aider à trouver un thérapeute, s’il n’en a pas déjà un. S’il est déjà suivi par un thérapeute, vous pouvez lui demander s’il lui a expliqué comment il se sentait récemment. Ne lui promettez pas de garder ses sentiments secrets. Proposez-lui plutôt de l’aider du mieux que vous pouvez, en donnant la priorité à sa santé à long terme et à sa sécurité.

Si vous ou un proche avez besoin de soins d’urgence :

  • Ligne d’aide par SMS : Envoyez le mot HOME au 741741

  • Ligne téléphonique de prévention du suicide : 1-833-456-4566

  • Urgences : 911

8. N’oubliez pas de prendre soin de vous

Il est facile de négliger sa propre santé quand on prend soin de quelqu’un d’autre. Toutefois, prendre soin de soi peut faire de vous un meilleur soignant. Si vous oubliez votre propre santé, vous ne serez peut-être pas en mesure de vous occuper convenablement de celle d’une autre personne.

Rappelez-vous qu’il est normal (et même sain) d’avoir des limites. Il est tout à fait acceptable d’informer votre proche que vous pouvez parler à certains moments de la journée, mais pas à d’autres. Vous pouvez aussi exploiter votre propre réseau de soutien. Peut-être que d’autres parents ou amis communs peuvent prendre des nouvelles de votre proche lorsque vous n’êtes pas disponible ou avez besoin de temps pour vous.

TELUS Santé offre des services en santé mentale

La Dre Lephuong Ong fait partie des nombreux cliniciens dévoués de l’équipe des Cliniques TELUS Santé, où des rendez-vous en personne avec des psychologues et avec d’autres professionnels en santé mentale sont offerts en Colombie-Britannique, en Alberta, en Ontario et au Québec. 

Notre solution Soins Virtuels TELUS Santé offerte par les employeurs aux employés, comprend des services de soutien de santé et de bien-être, qui pourrait vous être accessible grâce à votre régime d'assurance collective offert par votre employeur.

Écrit en collaboration avec la Dre Lephuong Ong, psychologue agréée.


Références

  1. Depression. CMHA British Columbia. (2013). Récupéré le 29 avril 2022 à https://cmha.bc.ca/documents/depression-2/ (anglais seulement)

  2. OMS (2021). Dépression. Consulté le 22 septembre 2022 à : https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/depression