À mesure que nos parents vieillissent, des conversations ouvertes et honnêtes sur l’évolution de leurs besoins en matière de santé peuvent contribuer à assurer leur sécurité et leur bien-être, tout en aidant à réduire le stress des aidants. Au Canada, la population âgée de 65 ans et plus augmente rapidement, et les projections indiquent que les personnes âgées représenteront environ 25 pour cent de la population d’ici 2036.
Dans cet article, le Dr Matthew Chow, psychiatre et directeur en santé mentale chez TELUS Santé, présente cinq façons dont les aidants peuvent offrir un soutien à leurs proches pour conserver leur indépendance et leur qualité de vie grâce à une communication ouverte.
Prévoir que la prestation de soins peut modifier la dynamique familiale
Devenir proche aidant est un parcours complexe et évolutif qui suscite une gamme d’émotions à mesure que nos proches vieillissent.
« Vieillir est une étape normale du développement humain, » explique Dr Chow. « Comme nous nous attendons que nos enfants grandissent et mûrissent, le vieillissement des adultes est aussi une étape de la vie. Le vieillissement peut être accompagné de changements positifs tels qu’une stabilité émotive améliorée, la maturité et la sagesse, et notre capacité d’intégrer nos connaissances à différents concepts. »
Des changements physiques qui accompagnent le vieillissement, tel qu’un risque croissant de chutes ou d’hospitalisation, peuvent être perçus de manière négative par les aînés et leurs proches, qui s’inquiètent pour leur sécurité. Il s’agit pourtant d’un sujet que les familles peuvent adresser et gérer ensemble.
Les chutes sont la principale cause de blessures parmi les Canadiens plus âgés, avec 20 à 30 pour cent des aînés faisant une ou plusieurs chutes par année. Pour aider les proches aidants à balancer le besoin d’indépendance et d’autonomie de leur parent avec des mesures de sécurité, le Dr Chow suggère de commencer la conversation sur la sécurité avant qu’elle ne devienne un problème.
« Comme nous nous attendons que nos enfants grandissent et mûrissent, le vieillissement des adultes est aussi une étape de la vie, » affirme le Dr Matthew Chow.
« Prendre part à ce parcours en tant que proche aidant veut dire remarquer quand certains de ces changements cognitifs ou physiques se produisent et avoir des conversations ouvertes, parfois difficiles, avec l’être cher sur ces changements, » dit-il. Parler du vieillissement peut changer la dynamique familiale traditionnelle entre le parent et l’enfant, qui peut varier aussi selon des normes culturelles différentes.
À retenir : c’est essentiel d’aborder les conversations sur le vieillissement avec sensibilité et avec la compréhension que votre parent puisse avoir des inquiétudes et des angoisses autour de perdre leur indépendance ou devenir un fardeau pour la famille. Souvent, les parents peuvent être dans le déni de leur propre vieillissement et de leur besoin d’un soutien supplémentaire. Il faudra peut-être plusieurs conversations (ou tentatives de conversation), et ce n’est pas grave.
Se préparer pour parler du vieillissement
Avant d’entamer une conversation sur l’évolution des besoins de santé de votre proche, prenez le temps de réfléchir et de choisir un moment et un lieu propices. « L’une des stratégies qui, selon moi, permettent d’atténuer bon nombre de ces inquiétudes est d’engager la conversation dès le début, avant que les changements ne se produisent », explique le Dr Chow. Envisagez de fixer un moment précis pour discuter de vos préoccupations, de préférence lorsque vous et votre parent êtes bien reposés et à l’abri des distractions ou des contraintes de temps.
Prenez le temps de rassembler les informations et les ressources pertinentes à l’avance, telles que les options pour les modifications du domicile, les appareils d’assistance et la technologie qui pourrait être nécessaire. Recherchez les services et les options de soutien disponibles dans la région de votre parent, tels que les soins à domicile, la livraison de repas ou l’aide au transport. Ce travail préparatoire peut s’avérer très utile pour les aidants qui apprennent ce à quoi ils peuvent s’attendre et comment ils peuvent être présents pour leurs proches.
Vous pouvez également prévoir de faire appel à d’autres membres de la famille ou à des professionnels de la santé en qui vous avez confiance pour vous apporter, à vous ou à votre proche, un soutien et des conseils supplémentaires. Un front uni peut aider votre parent à se sentir plus soutenu et moins sur la défensive pendant la conversation.
À retenir : effectuer des recherches autant pour votre tranquillité d’esprit que pour le bien-être de votre être cher.
Parlez du vieillissement avec empathie et offrez du soutien
L’empathie et la compréhension peuvent contribuer à réduire le stress et l’inquiétude de tous lorsqu’on aborde l’évolution des besoins de santé d’un parent. Le Dr Chow souligne : « Je crois que la chose la plus préjudiciable est quand on demeure silencieux sur le vieillissement. Quand on a peur de parler des changements, quand on craint d’insulter ou d’offenser quelqu’un, ou de leur manquer de respect, alors qu’en fait, la chose la plus respectueuse qu’on pourrait faire serait d’accompagner la personne dans leur parcours. »
« Je crois que la chose la plus préjudiciable est quand on demeure silencieux sur le vieillissement, » affirme le Dr Matthew Chow.
Une autre chose importante à dire à votre proche est de lui proposer d’être une personne ressource. L’isolement social et la solitude ont un impact significatif sur la santé et le bien-être des Canadiens âgés, et la présence d’une personne de confiance est de plus en plus fréquente dans de nombreux établissements de santé. Le Dr Chow, qui a beaucoup travaillé avec des patients atteints de cancer, explique que la présence d’une personne de confiance est essentiellement obligatoire. « Lorsqu’une personne reçoit un diagnostic de cancer, se renseigne sur les options de traitement initiales et réfléchit aux options de traitement, une personne de soutien est bénéfique sur les plans émotionnel, psychologique et cognitif, explique-t-il, et ce, à tout âge.»
À retenir : la présence d’une personne de confiance est utile pour les personnes qui doivent naviguer le système de santé, quel que soit leur âge. N’oubliez pas d’offrir le niveau de soins et de soutien avec lequel vous vous sentez à l’aise, afin que votre proche puisse choisir d’accepter sans pression.
Surmonter la résistance et les objections grâce à une écoute active
Il est courant que les parents âgés soient préoccupés par des questions sensibles telles que le coût, la vie privée et la stigmatisation lorsqu’il s’agit d’accepter un soutien ou l’utilisation d’appareils d’assistance. L’écoute active et la validation des émotions et des préoccupations de vos parents peuvent les aider à se sentir écoutés et rassurés.
Le Dr Chow suggère d’insister sur le fait qu’accepter de l’aide est un signe de force, et non de faiblesse, et qu’essayer de nouvelles solutions peut aider à maintenir leur indépendance et leur autonomie.
Si la conversation devient tendue, concentrez-vous sur les objectifs et les valeurs que vous partagez, comme conserver l’indépendance et la qualité de vie de votre proche. Le Dr Chow recommande de parler en première personne et d’utiliser des énoncés qui expriment vos préoccupations tout en montrant que vous vous souciez d’elle, tel que : « Je m’inquiète pour ta sécurité lorsque tu es seul » ou « Je veux m’assurer que tu as le soutien dont tu as besoin pour rester en bonne santé et heureux ».
À retenir : l’écoute active peut favoriser le rapprochement, en particulier lorsqu’il s’agit de sujets difficiles. Restez ouvert à la possibilité qu’il faille plusieurs conversations pour progresser sur des questions telles que l’évolution des besoins en matière de santé. Proposer des périodes temporaires ou d’essai pour de nouveaux appareils, d’outils ou d’aides peut également tempérer les enjeux pour un parent qui hésite.
Maintenir une communication ouverte sur l’évolution des besoins de santé
Le maintien d’une communication ouverte est une exigence à long terme pour les aidants et leurs parents. Des visites régulières et des discussions sur l’évolution des besoins de votre proche peuvent vous aider à rester informé et proactif dans votre rôle d’aidant.
Encouragez votre parent à partager ses pensées et ses sentiments ouvertement et soyez réceptif à ses commentaires. Même s’il s’agit d’une nouvelle ou différente dynamique dans votre relation, il s’agit toujours d’une voie à double sens.
Le Dr Chow est enthousiasmé par le large éventail de technologies et d’outils de santé innovants qui deviennent constamment disponibles et suggère d’explorer les options pour votre parent et pour vous-même. « Prendre soin des autres ne doit pas se faire au détriment de sa propre santé et de son bien-être. Vous ne pouvez pas aider les autres tant que vous n’avez pas mis votre propre masque à oxygène en premier, » conseille-t-il.
Il est extrêmement important de prendre soin aussi de l’aidant, et chercher du soutien pour soi-même doit demeurer une priorité. Considérez une consultation virtuelle avec Mes Soins TELUS Santé pour vous ou vos proches si la distance, les listes d’attente ou l’horaire vous empêchent d’aller en clinique. Tout comme vous vous attendez à ce que votre proche âgé vous fasse part de ses commentaires, n’oubliez pas de lui demander son avis et de chercher des solutions qui conviennent à son mode de vie, comme Alerte médicale de TELUS Santé pour un soutien en cas d’urgence à la maison, en déplacement et lors d’un voyage au Canada.
Discuter de l’évolution des besoins en matière de santé avec des parents âgés peut être difficile, mais c’est nécessaire. En abordant le sujet avec empathie, préparation et ouverture d’esprit, vous pouvez aider vos proches à se sentir plus autonomes et à jouir d’une meilleure qualité de vie.
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