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Santé du cerveau et bonheur : une corrélation indéniable

Rédigé par TELUS Santé | 15 mars 2021

La gravité des commotions cérébrales est un sujet dont on parle beaucoup plus depuis quelques années. Toutefois, la plupart des gens ne réalisent pas que même sans perdre conscience ou sans recevoir de diagnostic de commotion cérébrale, on peut éprouver des difficultés cognitives, psychologiques ou comportementales à la suite d’un traumatisme crânien1.

Dans un nouveau documentaire de Storyhive intitulé Headcases (en anglais seulement), la Dre Tracy Thomson, médecin et spécialiste de la santé du cerveau aux cliniques TELUS Santé, révèle l’étonnant lien à établir entre les lésions cérébrales (même celles qui ne sont pas diagnostiquées ou qui sont « légères ») et le bonheur.

« Si nous avons un cerveau sain, tout notre organisme est au beau fixe. Nous sommes heureux dans nos relations, nous sommes productifs au travail, nous sommes capables d’éprouver de la joie de vivre et tous nos systèmes organiques fonctionnent bien. Si en revanche quelque chose cloche dans notre cerveau, tous les aspects de notre vie sont touchés », explique la Dre Thomson dans le nouveau film Headcases.

Ce documentaire de 40 minutes raconte l’histoire de Christina Smith. Cette bobeuse olympique canadienne et patiente des cliniques TELUS Santé a été victime d’un traumatisme cérébral qui est passé inaperçu pendant une décennie.

Ci-dessous, la Dre Thomson répond à nos questions sur les lésions cérébrales, sur la cartographie cérébrale de pointe et sur son approche intégrative du traitement des lésions cérébrales que vous avez peut-être subies sans le savoir.

Q. : Quelle est la fréquence des lésions cérébrales survenant en dehors de la pratique de sports de contact? Pourquoi sont-elles souvent non diagnostiquées?

R. : La plupart de mes patients ont eu une lésion qui n’est pas survenue lors de la pratique d’un sport de contact. Les traumatismes cérébraux légers peuvent résulter d’un accident de voiture, d’une chute sur la glace, d’une chute en skis ou encore d’un choc à la tête causé par une portière de voiture, une structure en hauteur ou un module de jeu.

Il arrive que ces lésions ne soient pas diagnostiquées, car les symptômes peuvent être vagues et les patients ne font pas nécessairement le lien entre le traumatisme initial et leurs symptômes. Lors d’une évaluation, je les aide à établir ce lien et il y a presque toujours un moment où le patient a une prise de conscience soudaine.

Q. : Les maux de tête, les nausées et les troubles de mémoire sont des symptômes bien connus des commotions cérébrales. Quels sont les autres symptômes qui peuvent être des indicateurs d’une lésion cérébrale?

R. : Les symptômes d’un traumatisme cérébral léger peuvent être de la fatigue, des difficultés de concentration, des troubles de mémoire mineurs, l’impression d’avoir le cerveau dans le brouillard, de l’irritabilité, des troubles de comportement, de l’anxiété, une dépression, des problèmes de maîtrise de la colère et une perturbation du sommeil. Ces symptômes apparaissent parfois des années après le traumatisme initial parce que les lésions au cerveau sont cumulatives (c’est-à-dire qu’elles s’aggravent lors de traumatismes répétés ou en raison de neurotoxines comme l’alcool, d’un régime à forte teneur en glucides et/ou de la consommation de drogues).

Considérez la lésion initiale comme un petit feu couvant dans le cerveau; l’ajout d’alcool, par exemple, attise ce feu. C’est la conséquence malheureuse de la neuroinflammation, qui est le processus physiopathologique de presque tous les troubles neurodégénératifs, y compris les problèmes post-commotionnels.

Q. : Vous êtes l’une des rares spécialistes à effectuer une cartographie du cerveau pour évaluer les fonctions cérébrales de vos patients. Que peut révéler ce test que les tomodensitogrammes et les IRM classiques ne révèlent pas?

R. : Les tomodensitogrammes et les IRM classiques sont d’excellents outils pour évaluer les dommages structurels au cerveau. S’il y a des changements physiques, comme un saignement ou une hémorragie au cerveau, ils seront visibles sur les images. Toutefois, un tomodensitogramme et une IRM classique ne mesurent pas les changements fonctionnels. La cartographie cérébrale me permet d’évaluer les ondes cérébrales, de mesurer le voltage et la vitesse cérébrale et de vérifier s’il y a un retard de phase et des problèmes de cohérence en comparant les résultats obtenus chez un patient à une grande base de données normatives. Cela aide à évaluer la performance cérébrale d’un patient en la comparant à celle de sujets sains.

Q. : Les dommages causés par des traumatismes cérébraux légers sont-ils réversibles?

R. : Les dommages causés par un traumatisme cérébral léger sont réversibles dans presque tous les cas, principalement grâce à la puissance de la neuroplasticité (la capacité du cerveau à se modifier). Une fois que la lésion d’un patient est connue et que ses différents résultats cognitifs, de tests et de cartographie ont été analysés, un plan peut être élaboré pour l’aider à surmonter les effets de la lésion. La nutrition, le sommeil, la réduction du stress, la méditation, l’exercice, les nouveaux apprentissages, l’optimisation des schémas de croyance et le soutien psychologique sont des éléments qui contribuent au rétablissement de la plupart de mes patients.

Q. : Que pouvons-nous faire pour protéger la santé de notre cerveau et optimiser par le fait même notre bonheur et notre bien-être?

R. :

  • Adoptez un régime alimentaire essentiellement végétarien avec des sources de protéines maigres et intégrez-y beaucoup de fruits et de légumes riches en phytonutriments pour aider à réduire la neuroinflammation. Évitez les aliments transformés et limitez le gluten.

  • Prenez des suppléments d’huile de poisson de haute qualité pour réduire la neuroinflammation et aider à protéger le cerveau contre le syndrome du second impact (une commotion cérébrale après une précédente commotion sous-jacente). Envisagez de prendre des anti-inflammatoires naturels, comme le curcuma ou la curcumine, et assurez-vous d’avoir un apport suffisant en vitamine D.

  • Faites de l’exercice quotidiennement pour accroître le facteur neurotrophique dérivé du cerveau, une hormone qui aide le cerveau à se modifier.

  • Accordez quotidiennement 20 minutes à la réduction de votre stress, surtout dans les moments difficiles. Adoptez une pratique de pleine conscience pour augmenter votre taux de GABA, un agent calmant, et ainsi réduire votre irritabilité générale.

  • Apprenez quelque chose de nouveau.

  • Limitez les neurotoxines connues, comme l’alcool.

  • Communiquez avec vos amis, votre famille et votre communauté.

  • Trouvez le bonheur autant que possible. Le fait de travailler à changer les vieux schémas et croyances qui vous limitent y contribue de façon importante.

Pour en savoir plus sur la pratique de la Dre Tracy Thomson dans les cliniques TELUS Santé ou pour prendre un rendez-vous, communiquez avec Dawn Buetow-James.

 

1 Amen Clinics. 2021. “What are Concussions & Traumatic Brain Injuries?” www.amenclinics.com