En tant que physiothérapeutes, nous gérons beaucoup de douleurs.
En général, les clients viennent à nous lorsque la douleur entrave leur vie quotidienne. Parfois, il s’agit d’une douleur toute simple : « Je me suis foulé la cheville; elle m’a fait mal pendant quelques jours et maintenant ça va mieux. » Mais pour certains patients, la douleur est plus complexe. Par exemple, ce qui n’était au départ qu’une simple entorse à la cheville peut être encore douloureuse des mois plus tard, même quand le médecin estime qu’elle devrait être guérie. La douleur peut aussi durer des mois sans qu’il y ait de blessure manifeste.
La douleur peut provenir de plusieurs sources. Notre compréhension de la douleur s’est transformée au fil des ans. On la croyait auparavant plutôt banale; si l’on se cognait un orteil ou que l’on se tordait la cheville, les fibres de la douleur du tissu envoyaient un « signal » au « centre de la douleur » de notre cerveau et – BAM – on ressentait cette douleur. Plus les lésions tissulaires étaient importantes, plus la réponse des fibres de la douleur était forte, plus nous ressentions de la douleur.
Notre corps comporte en fait plus d’un centre de la douleur, appelé « matrice de la douleur ». Dans l’ensemble, cette matrice facilite l’interprétation des signaux de danger par notre cerveau. Revenons à l’entorse de la cheville. Initialement, une cheville blessée envoie des signaux au cerveau, qui les transmet à la matrice de la douleur qui l’examine : « Est-ce grave? Dois-je protéger cette cheville contre de nouvelles lésions? » Si la réponse est « OUI », la cheville devient douloureuse, et il nous est difficile de marcher. Nous devons nous asseoir pour la reposer. Cela se produit fréquemment lors de blessures aiguës alors que les tissus se cicatrisent. Mais que dire de cette même entorse de la cheville au bout de trois à six mois? Elle devrait être guérie, alors pourquoi fait-elle encore souffrir?
De nombreux facteurs interviennent avec le cerveau dans sa détermination du caractère menaçant ou non de ces signaux, particulièrement si nous souffrons depuis plus de quelques mois. Parmi ceux qui le sensibilisent davantage aux signaux de danger, citons une augmentation du stress, le manque de sommeil, des expériences traumatisantes passées, des blessures antérieures, la façon dont nous ressentons la douleur et la peur de ne pas guérir, entre autres choses. Lorsque plusieurs de ces facteurs sont présents dans notre vie, notre matrice de la douleur peut devenir plus réceptive et décider que tout signal provenant de la cheville constitue un danger et une menace; ainsi, même si la blessure est guérie, nous pouvons encore ressentir beaucoup de douleur.
La douleur résulte d’une interaction cérébrale complexe, sans pour autant signifier que votre douleur n’est pas réelle. Ce qu’il faut retenir de cette nouvelle compréhension de la douleur, c’est qu’elle ne se résume pas à un simple signal émis par un tissu blessé. Les lésions tissulaires ne sont qu’une composante mineure de la douleur, et cette compréhension permet aux gens de progresser vers la guérison, d’accroître leur mobilité et de maîtriser davantage leur expérience de la douleur. La physiothérapie offre heureusement de multiples possibilités de traitement pour aider à gérer la douleur. Nous pouvons offrir une formation, exécuter diverses techniques pour aider vos articulations et vos muscles à mieux bouger, et vous proposer des exercices qui réduiront la douleur et contribueront à vous rendre plus fort.
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Sources : Physiopedia. Theories of Pain. Disponible au : https://www.physio-pedia.com/Theories_of_Pain. Consulté le 10 février 2020. Physiotherapy Alberta. Understanding Pain. Disponible au : https://www.physiotherapyalberta.ca/public_and_patients/the_you_movement_blog/understanding_pain. Consulté le 10 février 2020