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Les femmes sont 40 % plus susceptibles de vivre une hausse de stress pendant les fêtes

Rédigé par TELUS Santé | 13 décembre 2024

Plusieurs coutumes font du temps des fêtes un moment marquant : lumières éclatantes, musique festive, maisons décorées, cadeaux soigneusement emballés et rassemblements avec la famille et les amis.  

Et c’est là que se pointe le stress. Eh oui, le stress.  

Dans l’imaginaire, les fêtes sont une période de bonheur et de sérénité, mais force est d’admettre qu’elles sont aussi une source de stress. Selon l’Indice de santé mentale de TELUS, qui évalue la santé mentale des employés, la santé mentale générale se détériore considérablement pendant les fêtes, tant chez les hommes que chez les femmes. Ce déclin commence principalement à la fin de l’automne et la santé mentale est à son plus bas au début du mois de février. En 2024, le département des sciences comportementales de l’Université Yorkville* a effectué un sondage*; les résultats indiquent que près de la moitié de la population canadienne considère décembre comme le mois le plus stressant. Ce sondage révèle aussi un lien étroit entre le stress financier, qui est élevé pendant les fêtes, et la baisse du bien-être mental. 

Le stress des fêtes touche une proportion démesurée de femmes

Ces faits étant établis, il faut savoir que le stress des fêtes touche une proportion démesurée de femmes. Selon l’Indice de santé mentale de TELUS, celles-ci sont 40 pour cent plus susceptibles que les hommes de déclarer une hausse du stress pendant les fêtes et 30 pour cent plus préoccupées par leur capacité financière à acheter des cadeaux. L’anticipation des cadeaux à donner ainsi que l’organisation des réceptions et des activités ludiques s’ajoutent aux responsabilités quotidiennes – la recette parfaite pour une éruption de stress chez de nombreuses femmes, particulièrement les mères qui travaillent. 

Ce constat rappelle les résultats d’un sondage de l’American Psychological Association*, qui mettait en évidence la probabilité accrue que les femmes s’adonnent à des comportements malsains, comme la consommation abusive de nourriture ou d’alcool, pour atténuer le stress occasionné par le temps des fêtes. Être la « femme qui s’occupe de tout », une attente inculquée par la société, est un fardeau lourd à porter. Il conduit souvent à l’épuisement, à un sentiment de ne pas en faire assez ou à un sentiment d’échec quand les choses ne se passent pas comme prévu. 

Beaucoup de femmes évitent de demander de l’aide avant la fin du chaos des fêtes, et la raison est la même que celle à l’origine du stress. D’après l’Indice de santé mentale de TELUS et les données du Programme d’aide aux employés (PAE) de TELUS, les scores de santé mentale diminuent à l’approche des fêtes. Pourtant, la plupart des gens ne sollicitent aucune aide avant le mois de janvier. On pourrait interpréter ces résultats comme un sentiment ressenti par beaucoup de femmes de devoir « passer à travers » la période des fêtes et faire passer les besoins des autres avant leur propre bien-être.      

L’affirmation suivante, aussi évidente qu’elle puisse paraître, mérite d’être répétée : les fêtes ne doivent pas être une période de souffrance passée sous silence.  

Des solutions existes pour améliorer sa santé mentale pendant cette période de l'année

Beaucoup de phénomènes culturels et sociologiques (dont des structures de pouvoir) sont en jeu ici, et c’est sans compter le rôle que jouent les médias sociaux dans une culture où les gens se comparent aux autres. Il existe néanmoins des solutions pour aider les femmes à améliorer leur santé mentale pendant cette période de l’année. Entre autres, elles ne doivent pas se sentir coupables de dire non aux attentes irréalistes, de déléguer des tâches à d’autres personnes, d’accepter de l’aide, de privilégier leur bien-être et de prendre le temps de se reposer.      

Faites appel à votre communauté et soyez bienveillant avec vous-même 

L’une des stratégies les plus efficaces consiste à s’entourer de personnes bienveillantes, comme la famille, des amis ou des collègues. En comptant sur les autres (surtout pendant les périodes de stress accru, comme les fêtes), on peut obtenir un soutien émotionnel précieux ou une aide concrète en cas de besoin : de l’aide aux préparatifs des fêtes, une oreille attentive, ou simplement une présence bienveillante en cette saison souvent accablante. 

Dans ses recherches sur l’autocompassion*, Kristin Neff souligne l’importance de faire preuve de bienveillance envers soi-même, particulièrement en période de stress. En s’imprégnant de l’autocompassion, on peut se libérer du jugement que l’on porte envers soi et se concentrer sur ce qui compte vraiment. Les fêtes de fin d’année se veulent une période de joie, et non une lutte pour sa survie.  

On peut aider à réduire le stress des fêtes en régulant certains éléments contrôlables, comme le sommeil et l’exercice physique. Il faut aussi savoir que les hormones jouent également un rôle. Parfois, l’accompagnement professionnel d’un médecin ou d’un spécialiste de la santé mentale est salvateur. Les techniques de pleine conscience, reconnues pour atténuer le stress, peuvent également se révéler primordiales. À cet égard, l’initiative Free Mindfulness Project* est une ressource à explorer. Autre stratégie efficace, mais souvent négligée lorsque les événements nous dépassent : s’adonner à des exercices de respiration. Bon nombre d’applications proposent des exercices courts et relaxants qui aident à diminuer le stress.

Demandez de l'aide et acceptez l'aide qu'on vous offre

Enfin, il ne faut pas s’attendre à ce que les femmes fassent tout d’elles-mêmes. Leur famille et leur entourage peuvent les inviter à demander de l’aide, à accepter de l’aide, ou encore à envisager les différentes options qui s’offrent à elles pour prendre en main toutes les obligations du temps des fêtes. Les employeurs peuvent également intervenir pour aider à favoriser le bien-être général.   Ils peuvent mettre en place un milieu de travail où il est encouragé – normal, même – de passer du temps à s’occuper de sa santé mentale. TELUS Santé recommande aux employeurs de privilégier le bien-être mental. Pour ce faire, ils peuvent proposer des horaires de travail flexibles, établir des journées consacrées à la santé mentale et promouvoir, tout au long de l’année, les services offerts par les programmes d’aide aux employés (PAE), comme le soutien psychologique, les services de conciliation travail-vie personnelle et les ressources connexes. Ce faisant, les employeurs ont le pouvoir de contribuer de manière proactive au bien-être de leur personnel.

Ces suggestions n’élimineront pas complètement le stress des fêtes, mais elles sont des moyens éprouvés de prendre davantage soin de soi. 

Ne l’oubliez pas : fixer ses limites et modérer les attentes ne sont pas que des moyens de prendre soin de soi; c’est un cadeau que l’on se fait à soi-même et à son entourage pour que tout le monde puisse vivre la sérénité des fêtes et bien profiter des festivités. En s’accordant le pouvoir de dire « non » sans culpabilité et en s’entourant de personnes qui sont là pour elles, les femmes peuvent retrouver la joie du temps des fêtes. 
 

Paula Allen est chef mondiale, Recherche et connaissance de la clientèle à TELUS Santé. Dans le cadre de ses fonctions, elle gère le programme de recherche de TELUS Santé, qui comprend la recherche fondamentale, l’analyse des données exploratoires, les collaborations de recherche et les méta-analyses. Son expertise est bien établie dans les domaines de la santé mentale au travail, des stratégies d’apprentissage, de la prise en charge de l’invalidité et de la gestion des régimes d’assurance médicaments. 

Krista Schultz est vice-présidente adjointe des partenariats stratégiques et des anciens étudiants à l’Université Yorkville. Son travail est axé sur la promotion de la collaboration et l’établissement de partenariats constructifs avec les parties prenantes externes et les anciens étudiants. Psychologue depuis 20 ans, elle a orienté sa pratique sur les méthodes d’évaluation adaptées à la culture, les soins qui tiennent compte des traumatismes et l’aide aux groupes marginalisés pour qu’ils puissent recourir à des programmes d’aide et à des services qui favorisent la bonne santé mentale et l’indépendance dans la vie quotidienne.     
 
* Disponible en anglais seulement.