Auteur: Dr. Peter Selby
Alors que la deuxième année de la pandémie est maintenant bien entamée, il est clair que la COVID-19 a transformé notre quotidien, mais peut-être encore plus la manière dont les Canadiens fournissent et reçoivent des soins de santé. Tandis que le plan de déconfinement suit son cours en Ontario, nous ne pouvons minimiser le rôle que joue la technologie pour nous aider à combler les lacunes, à créer des liens et à fournir des services essentiels aux Canadiens depuis le début de la pandémie. C’est certainement le cas quand on pense à l’adoption rapide des services et des outils de soins virtuels au Canada.
L’arrivée de la pandémie a fait bondir l’adoption des soins virtuels. De fait, un sondage d’Inforoute Santé du Canada révèle qu’en avril 2021, 52 % des patients qui avaient consulté leur médecin de famille depuis le début de la pandémie l’avaient fait virtuellement. Bien que ce pourcentage soit maintenant de 38 %, il représente tout de même plus du double du taux de consultations virtuelles d’avant la pandémie, qui se situait entre 10 et 20 % seulement. Il y aura toujours des situations où les soins virtuels ne pourront pas remplacer les soins en personne, mais j’espère qu’au fur et à mesure que les prescripteurs, les pharmaciens et les patients en découvriront les avantages, l’adoption des services et des outils de soins virtuels continuera de croître.
Les avantages des soins virtuels sont nombreux. Leur principal avantage est probablement la commodité qu’ils offrent aux patients. Avant les changements apportés par la pandémie, les patients devaient prendre le temps de se rendre à un hôpital, une clinique ou un autre établissement pour voir un médecin. Au-delà des soins primaires, les soins virtuels facilitent également l’accès aux soins de spécialistes dont les cabinets seraient autrement trop éloignés pour que certains patients puissent s’y rendre facilement. Dans de nombreux cas, il y a aussi un impact économique, car les patients doivent souvent demander un congé non rémunéré à leur employeur pour aller consulter un professionnel de la santé sur place. Il peut alors s’agir d’un obstacle supplémentaire à l’accès aux soins dont ils ont besoin. Les consultations virtuelles règlent ce problème en permettant aux patients d’entrer en contact avec leur médecin depuis le confort de leur domicile, ou même pendant leur pause au travail.
Or, les soins virtuels et les outils de santé numériques ne sont pas seulement commodes pour les patients. Ils contribuent également à éliminer le cloisonnement dans notre réseau de la santé. Par exemple, l’utilisation d’un service d’ordonnances électroniques comme PrescripTIon, qui s’intègre directement à la solution de dossier médical électronique (DME) d’un médecin, permet à ce dernier de transmettre une ordonnance par voie électronique aux pharmaciens. En éliminant les télécopieurs et les ordonnances papier, PrescripTIon améliore la communication entre médecins et pharmaciens tout en diminuant les risques d’erreurs de transcription, de perte ou de falsification d’ordonnances.
La transcription exacte de l’information relative aux médicaments prescrits par un médecin est essentielle pour préserver la sécurité des patients, surtout lorsqu’il s’agit de substances contrôlées comme les opioïdes. Et cet aspect est plus important que jamais, car la pandémie de COVID-19 a entraîné une augmentation des surdoses liées aux opioïdes dans tout le pays. Selon les données de Santé publique Ontario et du Service du coroner de la Colombie-Britannique, le Canada enregistre une hausse sans précédent de surdoses d’opioïdes depuis le début de la pandémie, plus particulièrement de 25 % en Ontario et de 39 % en Colombie-Britannique.
Si la consommation illicite d’opioïdes est certainement l’une des principales causes de la crise actuelle, nous ne pouvons passer sous silence le rôle que jouent les opioïdes prescrits. Selon Inforoute Santé du Canada, 37 % des patients admis au Centre de toxicomanie et de santé mentale ont déclaré avoir reçu des opioïdes uniquement sur ordonnance et environ deux médecins sur cinq ne sont jamais informés du mauvais usage que fait un patient de son médicament, ni même avisés après qu’un patient est allé chercher son médicament. Les outils de santé numériques comme PrescripTIon sont un excellent moyen d’améliorer la communication. Dans PrescripTIon, le statut de l’ordonnance, qui indique quand une ordonnance est exécutée ou annulée, tient les médecins au courant des décisions de leurs patients concernant les ordonnances et la gestion des médicaments. Compte tenu de la diversité des situations des patients, il s’agit d’une fonction extrêmement précieuse pour améliorer la sécurité des patients.
Pour les patients qui dépendent des opioïdes prescrits pour le traitement de la douleur, l’accès à un approvisionnement sûr fait partie de leur vie quotidienne. Cependant, en raison de la stigmatisation qui entoure la consommation d’opioïdes, de nombreux patients qui en bénéficieraient ont parfois du mal à se faire prescrire des opioïdes par leur médecin. Et des facteurs tels que la fraude et le mauvais usage peuvent décourager encore plus les médecins de prescrire des opioïdes à leurs patients.
S’il n’existe évidemment pas de solution miracle à la crise des opioïdes, la prescription électronique peut certainement contribuer à l’atténuer. Elle permet aux patients atteints de douleurs chroniques, par exemple, de ne pas être laissés pour compte. En outre, les outils de santé numériques comme PrescripTIon sécurisent la prescription d’opioïdes en permettant aux prescripteurs de faire le suivi des rajustements posologiques et du traitement d’entretien et de déceler les erreurs de prescription directement à partir de leur solution de DME, autant d’aspects qui contribuent à réduire les risques pour les patients.
Tant durant la pandémie qu’après celle-ci, il est clair que les médecins doivent s’adapter pour répondre au mieux aux besoins des Canadiens. S’il reste encore beaucoup à faire pour rendre les services de santé virtuels plus accessibles et plus faciles à utiliser pour les professionnels de la santé, je n’ai aucun doute que les solutions numériques comme l’ordonnance électronique sont la voie de l’avenir et qu’elles resteront importantes pour les Canadiens une fois la pandémie derrière nous. Comment pouvons-nous concrétiser cet avenir? Il est impératif de sensibiliser tout le monde aux avantages que nous pouvons retirer de la modernisation du réseau de la santé avec les outils de santé virtuels. Amener les professionnels de la santé et les patients à cibler les bons décideurs afin de plaider en faveur de ces changements est également la meilleure façon de remédier au manque d’accès aux outils de santé numériques. La pandémie a certainement mis en lumière les plus grandes lacunes de notre réseau de la santé et, bien qu’il n’y ait pas de solution parfaite à l’heure actuelle, j’ai bon espoir qu’avec l’adoption continue de la santé numérique et les innovations entourant les outils de santé virtuels, nous sommes sur le chemin du rétablissement à plus d’un titre.
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